Quelques Yoga-Sutra

Cette année, avec les élèves des cours collectifs, j'ai organisé mes séances de yoga autour de certains yoga sutra que je vous présente ici.



Pour ceux qui veulent se procurer le livre, vous pouvez prendre par exemple l’éditeur Albin Michel (mais bien d’autres éditions possibles) : Yoga Sutra, Patanjali (auteur mythique)

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Voici les sutra sur lesquels nous nous sommes penchés (traduction personnelle et commentaires personnels)
 
I.2 Le yoga c'est l'orientation (ou la maîtrise, la cessation) des activités automatiques du mental.
Contrairement à l'image véhiculée en France, le yoga n'est pas une série de postures, son but premier est de parvenir à une expérience et une maîtrise de l'activité automatique du mental. Car c'est cette maîtrise qui permet de parvenir à un état de clarté.

I.3 Lorsque celui-ci est maîtrisé, notre Vraie Nature se révèle (ou notre centre, notre conscience immuable).
I.4 Autrement, nous nous identifions aux activités fluctuantes de notre mental.J'avais donné l'exemple de l’apparente coloration d’un verre d’eau sur une nappe colorée, ou d’un diamant sur une chemise colorée. Le verre d'eau ou le diamant sont fondamentalement purs ou transparents, c'est une illusion des sens que de les voir colorés. Les activités automatiques de notre mental sont comme des colorations que nous prenons pour notre vrai nature (ou notre centre). Le terme centre me semble bien car il s'oppose à l'idée de fluctuations, d'agitation. Par définition un centre (comme le centre d'une roue) est la partie immuable d'un objet. Au delà de nos changements perpétuels (notre corps change, notre mental s'agite), quelque chose en nous reste immuable. Et nous ne pouvons avoir accès à ce centre qu'en ôtant la couche opaque qui nous le voile. Un autre exemple est celui d'un verre rempli de sable. Lorsqu'il est agité, on ne voit pas à travers. Lorsqu'il est calme, le sable se pose au fond, et l'on peut enfin voir à travers.

Le yoga est avant tout une invitation à l'expérience, il ne se veut pas dogmatique. A vous de mettre les mots qui vous parlent suivant l'expérience que vous pourrez faire d’apaisement mental.

II.6 L'égoïsme (ou l’illusion de l’ego) vient de la confusion entre ce qui est vu (ce qui est renvoyé par l’agitation du mental) et ce qui voit (le centre).

Nous avons souvent le sentiment d'être quelqu'un de séparé, et nous agissons parfois de manière égoiste. C'est notre mental qui nous berce dans cette illusion. Lorsque nous accédons à notre centre, la clarté se fait et l'illusion de l'ego s'efface. 
C'est une expérience assez difficile d'accès. Mais avec un peu de pratique on parvient à déjouer les pièges du mental.

II.50 L'expiration, l'inspiration, la suspension du souffle, le lieu, la longueur, la durée et le nombre de respirations sont des caractéristiques contrôlables de la pratique respiratoire. Quand le souffle devient long et subtil, le mental automatiquement s'apaise (alors se révélè notre centre établi en lui-même)

Un moyen de maîtriser l'activité automatique du mental et de le calmer et d'allonger le souffle, de le rendre plus subtil (exemple avec la respiration Ujaï, que l'on a vu en cours). 

II.46 La posture de yoga (Asana), est à la fois ferme (stira)
et aisée (sukha)   
ou encore tonique et détendue, vigilante et relâchée.
La posture de yoga nous permet d'accéder à cet état dual d'intensité et de lâcher prise.
Cette rencontre entre ces deux pôles est aussi un moyen de contrôler l'activité du mental.

II.12 Le contrôle de l’activité du mental est possible par la pratique intense (abhyasa) et le détachement (vairagya) (ou activité et lâcher prise).
Non seulement dans les postures de yoga, mais aussi dans la vie quotidienne, nous sommes invités à joindre intensité et lâcher prise.

II.15 Le contentement (ou le détachement) est induit par un état de conscience totale qui libère des attentes face au monde qui nous entoure.
Comment apprendre à lâcher prise dans le quotidien alors que la société nous incite sans cesse à être dans l'action ? En étant dans un état de conscience totale, dans le moment présent. En se libérant des attentes. Il ne s’agit pas de ne plus agir,mais de différencier ce qui dépend de nous (et dans ce cas agir dessus), et ce qui n’en dépend pas (et dans ce cas, lâcher prise).



II.37 Lorsque le désir de prendre disparaît (l’attachement) disparaît, les joyaux (le contentement) apparaît.
 Pour être dans le contentement il faut se libérer des attentes quant aux conséquences de nos actes. Agir là où l'on peut agir, mais ne pas se tordre les boyaux dans l'attente des résultats, ne pas se morfondre quand les résultats ne sont pas ceux escomptés. Accepter, lâcher prise, car on a agi en conscience. La joie procurée par l'état d’apaisement mental est bien au delà des joies et déceptions d'une vie agitée par le mental. C'est alors que les joyaux apparaissent.